Incidences du Covid-19 sur le système cardiovasculaire
Dans le cadre d’une publication, l’équipe de recherche encadrant Yvonne Döring a rassemblé l’état actuel des connaissances relatives aux conséquences à court et à moyen terme du SARS-CoV-2 sur le système cardiovasculaire.
Au début de la pandémie, il était déjà significatif que le SARS-CoV-2 ne se limite pas seulement à l’infection des voies respiratoires, mais qu’il peut également se manifester dans d’autres tissus, notamment dans le système vasculaire. Par ailleurs, il est apparu que les personnes présentant déjà un antécédent médical existant, tel qu’un diabète ou une tension artérielle élevée, étaient davantage sujettes à une évolution sévère du Covid-19 et présentent un risque de mortalité élevé. En outre, les patient·es atteints du Covid-19 affichant une évolution sévère présentent des symptômes cliniques, tels qu’une hypercoagulation, une cardiomyopathie, des troubles du rythme cardiaque ainsi qu’un dysfonctionnement endothélial, indiquant une implication du système vasculaire dans la pathologie du Covid-19.
Désormais, l’équipe de recherche comprenant Yvonne Döring, Britta Engelhardt, Nadia Mercader et Robert Rieben de l’Université et de l’Hôpital de l’Île de Berne ont compilé dans un article de synthèse paru dans la revue spécialisée « Frontiers in Cell and Development Biology » ce qui est connu scientifiquement en matière de répercussions du SARS-CoV-2 sur le système cardiovasculaire.
Les antécédents cardiovasculaires, tels qu’une tension artérielle élevée et des valeurs accrues de cholestérol, constituent des facteurs de risques liés à une évolution sévère de la maladie. Par ailleurs, une pathologie du système cardiovasculaire est préexistante chez quelque 33 % de tous les décès liés au Covid-19. Cette corrélation pourrait être due au récepteur ACE2, qui constitue la porte d’entrée majeure au SARS-CoV-2. ACE2 apparaît non seulement dans les poumons, mais a également pu être identifié dans les tissus intestinaux, dans les systèmes nasal et cardiovasculaire. En comparaison, les cellules musculaires cardiaques possèdent certes moins de récepteurs ACE2 ; toutefois, on constate ici aussi un doublement de l’expression du récepteur ACE2 lors d’une cardiomyopathie avancée. En outre, les scientifiques ont observé une expression accrue du récepteur ACE2 chez les personnes diabétiques.
Par ailleurs, des expériences de cultures cellulaires et des tests sur des modèles animaux ont montré que les cellules musculaires cardiaques peuvent en effet être directement infectées. Il convient d’effectuer des recherches encore plus avancées pour déterminer dans quelle mesure cette découverte s’applique également aux cellules musculaires cardiaques humaines matures. De même, les recherches ne sont pas encore suffisamment abouties pour déterminer si les cellules endothéliales des vaisseaux sanguins peuvent également être directement infectées, ou si elles sont principalement altérées en raison de la réponse immunitaire induite par le SARS-CoV-2 et de la réaction inflammatoire qui s’ensuit.
Outre les symptômes aigus et la question de savoir quel type cellulaire peut être directement infecté par le SARS-CoV-2 (hormis les cellules épithéliales pulmonaires), les conséquences d’une affection au COVID long attirent aussi toujours plus l’attention du public. Outre un épuisement, une atteinte du système cardiovasculaire est fréquemment observée dans le cas d’une affection au COVID long. Par exemple, 5 à 21 % de tous les patient·es font état de douleurs au niveau de la cage thoracique deux à six mois après une maladie au Covid-19. Ils ont également mentionné davantage d’irrégularités au niveau des battements cardiaques ainsi que des palpitations ; cependant, il existe trop peu d’études à cet égard pour démontrer ces symptômes : en particulier, les données manquent sur une période plus longue et avec un nombre élevé de participant·es.
Globalement, l’article propose un aperçu détaillé des découvertes récentes relatives au Covid-19 et de son influence sur le système cardiovasculaire. L’article indique que des efforts communs sont nécessaires afin de comprendre les incidences cardiovasculaires directes et indirectes d’une infection au SARS-CoV-2 ainsi que leurs conséquences à plus long terme, et ouvre ainsi la voie à de nouvelles stratégies de traitement.
Description du projet : Conséquences de l’infection au SARS-CoV-2 dans la maladie cardiovasculaire